Violeta VINTILESCU
1. Le présent article est issu d’une réflexion sur l’action humaine en général, et plus particulièrement sur l’action que l’homme accomplit à travers la parole. Afin de mieux cerner le concept d’action, nous avons jugé utile d’identifier dans quelle mesure différentes opérations d’évaluation y interviennent obligatoirement, autrement dit dans quelle mesure le concept d’évaluation permet de mieux distinguer entre action et événement. Une première étape de cette analyse est constituée par la tentative de situer l’évaluation dans un schéma de l’action linguistique et d’établir à quels moments et à quels niveaux on se trouve en présence des opérations d’évaluation; c’est ce que nous nous proposons de faire dans ce qui suit, à travers une approche pragma-linguistique qui s’inscrit dans le cadre de la théorie générale de l’action.
2. Vu la complexité de la réflexion sur l’action, réflexion qui remonte aux Grecs et qui à l’heure actuelle dépasse largement le domaine de la philosophie, et compte tenu de la polyvalence du concept d’évaluation, il est de notre devoir de faire certaines précisions relatives aux termes employés dans cet article:
2.1. Action
Nous désignons par action1 ce que quelqu’un fait ayant une certaine intention, dans un certain but, et à travers quoi il produit un changement dans le monde. Dans cette acception (acception large) action s’oppose à événement167.
Nous réservons le terme action2 à l’action1 envisagée dans une perspective communicationnelle, à l’action sensée168, assignable/imputable à une personne qui l’accomplit à l’intention de quelqu’un d’autre (acception restreinte).
Le terme action linguistique renvoie à l’action2 accomplie au moyen de la parole. Il s’agit de ce que quelqu’un fait en parlant, action envisagée toujours dans une perspective communicationnelle. L’action linguistique se laisse analyser d’après le schéma suivant169:
Où:
agent savoir – compétence linguistique
– compétence encyclopédique
– compétence pragmatique
pouvoir – capacités physiques
– pouvoir symbolique (droits et obligations)
vouloir – motivation
– intention
co-agent savoir – compétence linguistique
– compétence encyclopédique
– compétence pragmatique
pouvoir – capacités physiques
– pouvoir symbolique (droits et obligations)
vouloir – +/- coopération
situation – relation interlocutive (rôles discursifs et statuts des participants)
– coordonnées spatio-temporelles
2.2. Evaluation
Dans une première acception, évaluation1, le terme renvoie à une opération qui intervient à différents moments et à différents niveaux dans le processus de la communication. C’est à la fois une pré-condition et une composante de la communication, aussi bien du point de vue du locuteur que de celui de l’interlocuteur, et dans ce sens elle constitue une opération sous-jacente à tout type d’acte illocutoire.
La seconde acception, évaluation2, renvoie à l’acte d’évaluer. Dans ce cas, l’évaluation fait l’objet de la communication, elle est accomplie à l’intention de l’autre, elle se donne à voir; le but du locuteur est que l’autre la reconnaisse et/ou l’interprète en tant que telle.
Dans ce qui suit, nous allons employer le terme évaluation dans sa première acception. Nous rappelons que notre objectif est d’identifier les opérations d’évaluation qui sous-tendent toute action linguistique, quelle que soit la visée communicative du locuteur, autrement dit quel que soit le type d’acte illocutoire que celui-ci accomplit.
3. Le point de départ de notre réflexion est constitué par l’affirmation selon laquelle « …produire un énoncé dans l’espoir d’être compris (…), c’est évaluer les chances que l’interlocuteur soit capable de construire un contexte qui lui permettra d’interpréter cet énoncé comme le veut le locuteur; en d’autres termes, c’est lui attribuer des croyances, faire des hypothèses sur ce qui est mutuellement manifeste aux deux interlocuteurs » 171. Tout en adhérant à ce point de vue, nous jugeons la description incomplète: à notre avis, la réussite de la communication ne suppose pas seulement que le locuteur évalue le savoir de l’interlocuteur avant de passer à l’action. Il s’agit de deux niveaux auxquels différentes évaluations interviennent, à savoir:
- premier niveau: le locuteur évalue l’état de choses actuel, m0, par rapport aux mondes potentiels mi que son action pourrait engendrer; s’il juge que l’un des mi est préférable à m0, il se décide à passer à l’action/il passe à l’action172.
- deuxième niveau: le locuteur évalue l’efficacité des moyens dont il dispose afin d’atteindre son but et choisit le moyen le plus adéquat. Dans le cas de l’action linguistique, cela revient à choisir les procédés linguistiques (type d’acte, réalisateurs). Le choix en question repose sur un ensemble d’évaluations qui portent sur les différentes composantes de l’action linguistique173. De plus, l’interlocuteur évalue à son tour les paramètres de la communication, évaluation qui influence le décodage et surtout l’interprétation qu’il donne à l’acte accompli par le locuteur.
Afin d’étayer nos hypothèses, nous allons procéder à l’analyse d’une série d’exemples174 qui révèlent, d’une part, la présence des opérations d’évaluation lors de l’accomplissement d’une action linguistique et, d’autre part, l’importance de ces opérations par rapport à la réussite/l’échec de la communication.
Exemple (1):
GARCIN, d’une voix douce: Je ne serai pas votre bourreau. Je ne vous veux aucun mal et je n’ai rien à faire avec vous. Rien. C’est tout à fait simple. Alors voilà: chacun dans son coin; c’est la parade. Vous ici, vous ici, moi là. Et du silence. Pas un mot; ce n’est pas difficile, n’est-ce pas? Chacun de nous a assez à faire avec lui-même. Je crois que je pourrais rester dix mille ans sans parler.
ESTELLE: Il faut que je me taise?
GARCIN: Oui. Et nous… nous serons sauvés. Se taire. Regarder en soi, ne jamais lever la tête.
L’échange met en évidence l’évaluation qui a lieu au premier niveau, où l’agent évalue l’état de choses potentiel, celui auquel son éventuel passage à l’action aboutirait, par rapport à l’état de choses actuel et ne passe à l’action que s’il juge que celui-là et préférable à celui-ci. Dans (1) Garcin trouve que le monde actuel est préférable à celui que l’action (= le fait de parler) produirait et de ce fait recommande que les co-agents s’abstiennent de parler, qu’ils ne passent pas à l’action (dans le sens où celle-ci signifie « parler »). Il est à remarquer qu’ils n’en deviennent pas moins co-agents pour autant, vu que le fait de ne pas agir peut représenter lui-aussi une action, justement à condition que l’abstention soit le résultat d’une décision, d’un choix délibéré sous-tendu par une évaluation de premier niveau.
Exemple (2):
INES: C’est tout ce que vous avez trouvé? La torture par l’absence? Eh bien, c’est manqué. Florence est une petite sotte et je ne la regrette pas.
GARCIN: Je vous demande pardon: pour qui me prenez-vous?
INES: Vous? Vous êtes le bourreau.
GARCIN, sursaute et puis se met à rire: C’est une méprise tout à fait amusante (…).
Dans ce cas, la communication est perturbée à cause d’une mauvaise évaluation que fait le locuteur (en l’occurrence, Inès) de son propre savoir. Elle ne demande pas à Garcin qui il est, mais elle passe directement à l’action, ayant évalué que les connaissances qu’elle possédait sur l’identité de son interlocuteur étaient correctes et complètes. Ce qui n’est pas le cas: Garcin n’est pas le bourreau, au moins il ne l’est pas dans l’acception que les trois personnages donnent au terme à ce stade de leur conversation. L’échange témoigne d’une mauvaise évaluation de la composante pragmatique du savoir du locuteur. Une évaluation défectueuse de son propre savoir mène donc à une communication échouée.
Exemple (3)
Estelle regarde Garcin, qui n’a pas levé la tête.
ESTELLE, à Garcin: Non! Non, non, ne relève pas la tête. Je sais ce que tu caches avec tes mains, je sais que tu n’as plus de visage. (Garcin retire ses mains) Ha! (Un temps. Avec surprise:) Je ne vous connais pas.
GARCIN: Je ne suis pas le bourreau, madame.
ESTELLE: Je ne vous prenais pas pour le bourreau.
D’une part, on retrouve le même type d’évaluation défectueuse que dans (2). De nouveau, le locuteur passe à l’action suite à une évaluation défectueuse de ses connaissances (Estelle évalue mal son propre savoir pragmatique). De plus, la réplique de Garcin s’appuie sur une autre évaluation qui s’avère mauvaise, celle du savoir de l’autre. Au moment où il dit « Je ne suis pas le bourreau » , Garcin évalue que parmi les connaissances que possède son interlocutrice il en est une qui l’identifie, lui, au bourreau175. La réplique d’Estelle vient l’infirmer, la communication se trouvant ainsi perturbée du fait d’une mauvaise évaluation de la composante pragmatique du savoir de l’autre.
Exemple (4)
GARCIN: Je comprends très bien que ma présence vous importune. Et personnellement, je préférerais rester seul: il faut que je mette ma vie en ordre et j’ai besoin de me recueillir. Mais je suis sûr que nous pouvons nous accommoder l’un de l’autre: je ne parle pas, je ne remue guère et je fais peu de bruit. Seulement, si je peux me permettre un conseil, il faudra conserver entre nous une extrême politesse. Ce sera notre meilleure défense.
Il ne s’agit plus d’une évaluation défectueuse. Ce que l’exemple prouve, c’est que le passage à l’action est sous-tendu par une évaluation de la situation de communication, en l’occurrence de la relation interlocutive, qui va de pair avec l’évaluation du pouvoir symbolique du locuteur. Nous n’allons pas insister sur les mécanismes de la politesse, question largement analysée par de nombreux linguistes176; ce que nous voulons souligner est que si le locuteur a choisi une forme polie, qui atténue l’agressivité et la menace que représente le conseil pour la face positive de l’autre, cela prouve que l’action a été précédée par une évaluation de la relation interlocutive et des droits que le locuteur détient dans la présente situation de communication.
Exemple (5)
GARCIN: Pourquoi avais-tu peur de lui?
ESTELLE: Vous n’avez pas le droit de m’interroger.
L’échange vient appuyer la même idée, à savoir que le passage à l’action suppose une évaluation du pouvoir du locuteur, en l’occurrence de son pouvoir symbolique. Garcin évalue mal ses droits, ce qui est explicité par la réplique d’Estelle. Si dans (4) nous étions en présence d’une bonne évaluation de la part du locuteur relativement à son propre pouvoir symbolique, dans (5) ce n’est plus le cas, et l’on assiste au blocage de la communication.
Exemple (6)
ESTELLE: Monsieur! Monsieur! Nous ne vous ennuyons pas par notre bavardage?
Garcin ne répond pas.
INES: Laisse-le, il ne compte plus; nous sommes seules. Interroges-moi.
Cette fois nous sommes en présence d’une mauvaise évaluation du vouloir de l’autre, qui peut être interprétée aussi comme une mauvaise évaluation de la situation de communication. Le passage à une action linguistique est sous-tendu par une évaluation des chances que l’on a que l’autre accepte son rôle d’interlocuteur et qu’il réponde/réagisse. Or, les trois personnages ont convenu qu’ils garderaient le silence, ayant de ce fait annulé leur rôle de communicateurs. Après quoi, les deux femmes se constituent de nouveau en co-agents (à travers la parole), tandis que Garcin garde son statut de ‘non-personne’. Nous pouvons ainsi dire qu’en lui adressant la parole Estelle prouve n’avoir pas bien évalué la situation de communication, dans la mesure où Garcin n’y fait pas en fait partie. Il serait donc plus approprié de parler d’un défaut d’évaluation qui porte sur la situation que d’une mauvaise évaluation du vouloir de l’autre, car dans ce dernier cas ce serait considérer Garcin comme étant déjà interlocuteur, un interlocuteur qui fait preuve de mauvaise volonté. Mais la source de l’échec de la communication est justement la qualité de ‘non-interlocuteur’, qualité qui est mal évaluée par Estelle.
Exemple (7)
GARCIN… (Avec une violence subite:) Et pourquoi m’a-t-on ôté ma brosse à dents?
LE GARCON: Et voilà. Voilà la dignité humaine qui vous revient. C’est formidable.
GARCIN, frappant sur le bras du fauteuil avec colère: Je vous prie de m’épargner vos familiarités. Je n’ignore rien de ma position, mais je ne supporterais pas que vous…
Ce dernier exemple met en évidence l’évaluation de la relation interlocutive, qui est toujours en rapport avec l’évaluation du pouvoir symbolique du locuteur. Garcin réagit en se montrant indigné vis-à-vis la façon dont le garçon a évalué la relation interlocutive. Ce qui est intéressant de remarquer est le fait que l’échange met en évidence le pouvoir qu’a un agent locuteur d’instituer une certaine relation et non pas seulement d’évaluer la relation préexistante. La nouvelle relation peut renforcer la relation préétablie, tout comme elle peut la modifier, la renverser, voire même la détruire. Que Garcin l’accepte ou non, le garçon a déjà institué une certaine relation qui contrevient à la relation ‘normale’ garçon-client dans laquelle les deux communicateurs auraient été censés s’inscrire.
4. Suite aux exemples analysés, nous avons abouti à une série de conclusions. L’action linguistique est ce que quelqu’un ayant une certaine intention fait, au moyen de la parole, à l’intention de quelqu’un d’autre et afin de produire un changement dans le monde. Lue à travers le schéma présenté sous 2.1. elle pourrait être décrite de la sorte: l’action linguistique est ce que des co-agents, ancrés dans un certain espace-temps, doués chacun d’un savoir linguistique, encyclopédique et pragmatique, d’un pouvoir autant physique que symbolique et ayant une motivation et une intention, font ensemble, à travers la parole, en se trouvant dans une certaine relation interlocutive, partiellement préétablie et partiellement construite par la parole même. Leur faire aboutit à un résultat qui est un nouvel état de choses, résultat accompagné d’une série de conséquences possibles. Notre hypothèse était que chacun de ces éléments est soumis à une évaluation de la part de l’agent avant que celui-ci ne passe à l’action et que la réussite de la communication en dépend intimement. Les exemples analysés nous semblent ainsi révélateurs sous deux aspects:
– d’une part, dans chaque échange considéré individuellement nous avons mis en évidence le fait que, avant de passer à l’action, l’agent locuteur évalue une ou plusieurs composantes du schéma de l’action linguistique et que la réussite de son acte s’appuie largement sûr la justesse de l’évaluation en question.
– d’autre part, si nous envisageons l’action dans sa globalité, en tant que co-action, comme étant ce que les trois personnages font ensemble afin d’aboutir à un certain résultat, le rôle des opérations d’évaluation se révèle encore plus significatif. Nous sommes en présence de trois co-agents, qui partagent un même espace-temps et qui se trouvent dans une relation interlocutive fragile, changeante et tendue. Ils essayent de communiquer, et une bonne communication reviendrait normalement à l’accomplissement d’une action globale sous-tendue par l’intention commune de coopérer et d’aboutir à un monde mi préférable au monde initial m0. Ils échouent dans leur entreprise, leur échec global étant dû justement aux mauvaises évaluations qui sous-tendent leur action. A part les évaluations défectueuses qui agissent au niveau des actes individuels, nous sommes en présence d’un défaut global d’évaluation. Les personnages évaluent mal la situation, la relation interlocutive, et surtout l’intention globale de ce qui devrait être leur co-action. Chacun d’eux veut aboutir à un état de choses préférable à l’état initial, mais ayant mal évalué ce que ce meilleur monde représente pour les autres, chacun met à l’œuvre des procédures vouées à l’échec. Ils n’arrivent pas à agir en tant que co-agents. Même si, au niveau des échanges individuels, nous pouvons parfois identifier certains actes réussis isolés, au niveau global la communication échoue. Le résultat visé n’est pas atteint, aucune construction commune n’est possible, l’enfer étant justement leur impossibilité de co-agir dans une situation où ils se voient obligés de tenter indéfiniment de le faire.
Bibliographie
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167 Le Dictionnaire de philosophie et logique définit l'action comme étant un terme qui s'applique surtout à ce que des agents font en poursuivant des buts. La définition mentionne la distinction que faisait Aristote entre poiesis, ce qu'un homme fait, et pathos, ce qu'il lui arrive. 168 Ricœur définit l'action sensée comme étant " celle dont un agent peut rendre compte - logon didonai - à un autre ou à lui-même, de telle sorte que celui qui reçoit ce compte rendu l'accepte comme intelligible " (1979, dans 1986, p. 238). 169 Le modèle reprend en grande partie le schéma praxéologique de l'activité langagière présenté par Anca Magureanu dans le cadre de son cours de Pragmatique; cf. aussi Kerbrat-Orecchioni 1986, pp. 161-298. 170 Le terme co-agents renvoie au fait que dans la communication linguistique chacun des participants peut devenir, à son tour, locuteur et auditeur. De plus, la notion de co-agents rappelle que la construction du sens ne relève pas du seul locuteur mais qu'elle est, bien au contraire, une construction collective à laquelle participent à la fois le " locuteur " et " l'interlocuteur " ; cf. Kerbrat-Orecchioni 1990, p. 28; cf. la notion de co-énonciateurs, Culioli, 1990. 171 Reboul &Moeschler;, 1998, p. 154. 172 Voir l'exemple (1) ci-après. 173 Voir le schéma de l'action linguistique plus haut; voir les exemples (2)-(7) ci-après. 174 Tirés de Jean-Paul Sartre, Huis clos. 175 Cela en vertu du fait que l'énoncé négatif est polyphonique (dans ce cas) et contient l'instance qui affirme ce qui est nié par une seconde instance énonciative, cf. Ducrot, 1984, pp. 217-218 176 Goffman, 1973, 1974; Brown & Levinson, 1987; Kerbrat-Orecchioni, 1990, 1992, etc.