Dana FLOREAN
Le prologue du Tristan en prose propose un contrat de lecture particulier. Luce del Gat se présente comme un traducteur du Grand livre latin mais il s’agit d’un traducteur au sens moderne du texte, un traducteur qui pose son nom à côté du « je » narrateur et qui préfigure la coexistence de deux instances narratives dans le texte : « je » et « le conte », ce qui représente une nouveauté par rapport aux romans antérieurs et aux romans qui en sont contemporains.
Le prologue des œuvres littéraires médiévales en langue vulgaire est à plusieurs égards révélateur. Il permet à l’auteur de justifier ses choix, qu’il s’agisse d’un devoir de mémoire, de la nécessité de rendre accessible à un public plus large un texte qui auparavant n’existait qu’en latin, mais également de « s’inscrire dans son œuvre, de s’y nommer, de se présenter, d’affirmer (…) sa compétence et la valeur de son œuvre »65. La présence ou l’absence du prologue est par conséquent significative. Elle définit le contrat de lecture et la position de l’auteur (des auteurs) par rapport à leur œuvre et à la façon dont celle-ci doit être perçue par le public. Nous allons essayer de voir dans quelle mesure le prologue du Tristan en prose permet à celui qui le « signe » de se positionner dans l’œuvre et en quoi il annonce les deux instances narratives présentes par la suite dans le texte.
Ecrit au premier tiers du XIIIe siècle, le Tristan en prose est parmi les premiers romans mis en prose. Cependant, il est à plusieurs égards différent des autres romans en prose qui en sont contemporains. Un élément qui le distingue, entre autres, est la coexistence de deux instances narratives au sein du texte. L’une est l’instance traditionnelle, le conte qui structure le récit, tandis que l’autre est un je qui entre parfois en scène et qui peut être considéré comme une voix auctoriale proprement dite. Ce je apparaît dès le prologue et c’est ce sur quoi nous allons nous pencher. Car ce prologue met en scène un auteur d’un type différent. Cela va dans le sens du fonctionnement particulier de la parole dans ce roman.
Les manuscrits du Tristan en prose parlent de deux auteurs ou, du moins, contiennent deux senhals. Luce del Gat se présente dans le prologue, mais c’est Hélie de Boron qui apparaît dans l’épilogue. Il s’agit de deux projets d’écriture distincts66. Ces deux projets d’écriture reprennent le vieux débat sur l’écrivain clerc ou chevalier. Luce del Gat est décrit comme un écrivain/traducteur moderne. Le prologue comprend une présentation détaillée de Luce qui dévoile des informations sur son statut social (il est chevalier) et sur ses motivations d’écrivain. Certains détails peuvent être interprétés comme des mesures de précaution prises par Luce pour prévenir une éventuelle réaction négative de la part de son public. Il précise notamment qu’il n’est pas un écrivain professionnel mais un chevalier, et que le français n’est pas sa langue maternelle. Nous ne pouvons savoir s’il s’agit là d’un artifice ou de la réalité.
Nous voyons dans ce prologue la justification de l’attitude du translateur par rapport à son texte. Luce del Gat a lu et relu le grand livre en latin dont il ne cite pas le titre mais qui sert de preuve de véridicité et de garantie de qualité. Son labeur n’est pas moindre puisqu’il est le résultat d’un effort soutenu qui marque le soin de bien transcrire le sens et la lettre du texte d’origine. Cette mention de l’effort pour bien écrire et bien rédiger apparaît fréquemment dans le roman, dans la bouche des personnages qui écrivent67. Il prend de ce fait une assez grande distance par rapport au texte. En outre, il parle de l’histoire du Saint Graal qui ne représente pas le noyau dur du texte mais plutôt un ajout à une histoire qui n’a pas de rapport direct avec celle-ci. Sa démarche se justifie car elle répond à une attente du public. Luce del Gat s’étonne de ce que personne n’ait cherché avant lui à traduire ce livre alors qu’un public divers (riches et pauvres confondus) écouterait volontiers cette histoire. Et la raison pour laquelle ce public aimerait écouter l’histoire est qu’elle contient des aventures à la fois belles et plaisantes. Or la lecture montre bien que le goût du public et ce qu’il trouve beau et plaisant est nettement plus violent et cruel qu’au siècle précédent. De surcroît, Luce del Gat prend encore plus de distance en parlant de la vérité des aventures contées (aventures… qui avindrent sanz doutance en la Grant Bretaigne… ensi come l’estoire vraie del Saint Graal nos raconte et tesmoigne). Selon lui, il s’agit donc d’un témoignage plutôt que d’un « conte ». Les recherches ont montré que le nom de cet auteur est un nom d’emprunt et que la géographie de son origine est imaginaire et constitue un clin d’œil pour le public68. Sa captatio benevolentiae excuse déjà les fautes éventuelles de traduction par une maîtrise imparfaite du français, mais les recherches ont montré que l’auteur est bien français et que la qualité de la langue le prouve. Luce del Gat est donc translateur du texte et prend certaines distances qui le mettent à l’abri d’une attitude négative potentielle de la part de son public.
Il faut préciser que la qualité de traducteur assumée par Luce del Gat est courante pour les textes médiévaux. Le fait de dire qu’il ne s’agit pas d’un texte original mais d’une reprise ou d’une traduction d’un texte antérieur, est loin d’être une nouveauté. Comme le note à juste titre Michel Stanesco en reprenant Paul Zumthor, la littérature médiévale est « une totalité liée par une continuité remarquable »69. Il s’agit donc d’une autre conception du texte littéraire et de sa valeur fondée sur le fait que le texte est porteur de savoir et que l’auteur doit partager ses connaissances70. La littérature médiévale se présente constamment comme « une reprise d’une parole antérieure »71. La présence d’un « archi-texte », réel ou non, reprend l’image du Verbe de Dieu, la seule vraie parole et l’image du monde vu comme un livre. La valeur de l’écrit et l’autorité de l’auteur réside dans sa capacité à restituer et non dans sa capacité d’invention. Toutefois, bien que Luce del Gat continue la tradition de l’auteur-traducteur, il a une attitude tout à fait moderne, puisqu’il ne fait pas référence à un livre mythique mais à un livre que tout le monde peut consulter, donc un livre accessible72.
Les textes en prose du XIIIe siècle font constamment référence à ce Texte primitif, « au grand livre latin » ou autre, que l’auteur essaie d’actualiser et qui, par conséquent, ne sera jamais fini, puisque d’autres auteurs peuvent choisir de l’actualiser également. Cela étant dit, dans le Tristan en prose, nous constatons des différences concernant la distance prise par l’auteur par rapport à son texte. Et cela notamment dans les jugements portant sur les faits relatés, les actions et les paroles des personnages. Bien qu’il s’agisse d’un narrateur omniscient, il se garde parfois d’émettre des jugements et préfère laisser parler directement les personnages lorsqu’il s’agit de dire ou de faire des choses qui pourraient déranger le public. Il s’agit donc de voir dans quelle mesure l’auteur s’implique dans la narration et comment il gère le rapport aux auditeurs/lecteurs. Ne pas manifester sa désapprobation est une façon de se positionner par rapport aux épisodes dérangeants. Et, selon nous, laisser la parole aux personnages73 est une forme de déresponsabilisation de la part de cet auteur présumé. Cela, d’autant plus que le Tristan en prose apparaît comme un « roman personnel »74 qui utilise beaucoup plus la première personne.
Or cette technique va à l’encontre de la tendance de l’époque. Comme le notait Bernard Cerquiglini : « Au début du XIIIe siècle apparaît un nouveau traitement autoritaire, dogmatique de la parole : le discours, localisé et identifié, est rapporté au récit et à la voix qui énonce ce dernier ; toute voix interférente (dont celle de l’auteur) est éliminée »75. Et pour ce qui est des interventions de l’auteur : « Les interventions les plus personnelles de l’auteur – et celles-ci seulement – sont soit éliminées dans la prose (…), soit mises en tiers, en perspective, soumises à une instance narrative qui les ordonne (…). Qu’il faille lier le phénomène non pas au hasard mais à l’activité d’écriture de la prose ne fait aucun doute »76. Cette instance narrative qui ordonne le texte est li contes. Bien que le Tristan en prose utilise cette instance d’organisation du texte, elle fonctionne parallèlement à un je narrateur propre, différent de li contes. Dans le Tristan en prose, à certains moments significatifs, le je narrateur à tendance à s’effacer pour privilégier une expression directe des personnages (par le discours direct). Une façon de prendre ses distances, pour ainsi dire.
Sophie Marnette, ainsi que d’autres, note bien la présence dans ce prologue d’un aspect assez particulier, notamment la présentation de « l’auteur » qui est un chevaliers amoreus et envoisiez qui se présente comme un je distinct de li contes et qui nous donne de nombreux détails sur sa personne, son statut social, son origine, etc. En outre, le je narrateur se présente comme translateur. Il s’agit dans une certaine mesure d’un auteur, puisque traduire au Moyen Âge implique un remaniement. Elle remarque également le fait qu’il y a un nom propre à côté de la première personne du singulier bien avant Joinville, ce qui constitue une caractérisation précise du je narrateur/auteur. Le je narrateur n’hésite pas à se montrer en train de transformer le texte-source77. Ce je qui apparaît par endroits dans le texte du roman n’est plus essentiellement un je anonyme, mais un je qui renvoie bien à un individu qui porte un nom, réel ou pas. Et cela a trait à sa façon de s’approprier la matière.
Nous avons déjà introduit la notion de distance en parlant du rapport que le/les auteur(s) entretient/entretiennent avec le texte. L’auteur du prologue, Luce del Gat, se présente comme le traducteur du texte. Il n’est donc pas responsable, il ne fait que transmettre quelque chose qui a été créé par quelqu’un d’autre. Certes, il n’est pas peu commun que l’auteur ne se présente pas en tant que créateur de la matière, mais en tant que traducteur. Ce qui est moins courant cependant, et que l’on retrouve dans ce prologue, est le fait que le je narratif soit mis à côté d’un nom78. Tandis qu’Hélie de Boron (le nom qui apparaît dans l’épilogue du roman) prétend appartenir à la famille de Robert de Boron, ce qui lui confère une certaine position et le droit à une certaine matière.
En outre, comme on l’a souvent remarqué, le Tristan en prose prend ses distances par rapport aux Tristan en vers pour devenir un roman chevaleresque à part entière (résolvant ainsi l’un des conflits qui, selon Jean-Charles Payen79, avaient dérangé le public du XIIe siècle, notamment le conflit entre chevalier et amant). Comme le remarque Emmanuèle Baumgartner, la passion amoureuse garde son caractère primordial, mais il s’agit aussi de « donner à Tristan (puis au couple qu’il forme avec Iseut) toutes les occasions de vivre l’amour dans un cadre agréable, où se multiplient les fêtes, les divertissements, les plaisirs en tous genres »80, en somme, dans un cadre courtois.
Nous mettrions cette attitude nouvelle constatée dans le prologue en rapport avec l’émergence de la subjectivité et de l’individu au XIIIe siècle et surtout avec le rapport nouveau au langage, que nous constatons également dans le corps du texte du Tristan en prose. Nous avons mentionné la présence beaucoup plus fréquente de la première personne, ce qui fait que l’on puisse parler d’un roman personnel, mais il faut également noter que cette présence intervient notamment à des moments extrêmement tendus pour les personnages, qu’il s’agisse de moments de désespoir, de tentatives de suicide, ou de lettres – appel au secours. À ces moments-là, et à la différence des romans en vers du siècle précédent et des romans en prose du même siècle, les personnages expriment une volonté claire, sans équivoque et à la première personne. La présence du discours direct, l’effacement du narrateur à ces moments-là, nous semblent être le signe d’une attitude nouvelle : la responsabilité individuelle du personnage pour ses dires et pour ses actes, sans qu’il y ait pour autant une sanction morale de la part du narrateur (ses jugements des actions des personnages sont, en effet, très rares). C’est pourquoi nous considérerions les références du prologue portant sur la traduction, sur le fait que ce n’est pas la langue maternelle de l’auteur, sur l’attente du public et sur la fonction de divertissement plutôt comme des atténuateurs de la responsabilité de celui-ci face à une autorité qui a le pouvoir de sanctionner. Ces lieux communs du prologue acquièrent ainsi une dimension nouvelle qui va dans le sens de cette plus grande liberté d’expression assumée par le « traducteur » et que nous retrouvons aussi chez ses personnages.
L’accent mis sur la parole, sur la compréhension exacte de celle-ci qui est exprimée d’emblée dans le prologue (Aprés ce que je ai leü et releü par maintes fois le grant livre del latin), ainsi que le souci esthétique de la forme que prend cette parole sont des constantes de ce roman. Les lettres que s’écrivent les personnages font constamment référence à la relecture répétée pour bien saisir le message, ainsi qu’à l’effort d’une écriture belle. Nous nous limiterons à quelques exemples : « Et quant la roïne les a leües de chief en chief et releües mot a mot, et ele entent le bieau dit et le biau parler de la roïne Yselt, ele dit a soi meesmes que mout est plene de grant sens et que mout li convendra penser qu’ele li puisse respondre sotilment selonc la tenue des letres qu’ele li a envoiees »81 ; « Quant la roïne Yselt a les letres leües et releües et plusors foiz regardees, mout li plest durement cesti response »82 ; « Quant mesire Lanceloz a leües ces letres qui totes ces paroles disoient et encores plus, et il les a leües et releües par maintes / foiz tout mot a mot, et il entent les biaus diz et le biau parler de monseignor Tristan et les moz bien assis »83.
Les particularités du prologue du Tristan en prose qui justifient notre propos sont d’autant plus évidentes si nous comparons ce texte à des textes similaires de la même époque. Ainsi, le Lancelot-Graal (1220-1240) n’a pas de prologue. L’originalité de ce roman consiste dans l’absence d’orientation préalable à la lecture qui annonce une œuvre différente des autres. Le narrateur « diffère son intervention ». Un je anonyme prend parfois le relais sur le conte et cette présence semble être une émanation du conte84. Le Perlesvaus (premier tiers du XIIIe siècle), en revanche, contient un prologue et une brève reprise de parole de l’instance narrative à la fin du roman. Ce roman est lui aussi anonyme et le prologue est impersonnel. Le narrateur supposé écrit à la troisième personne : Voici l’histoire de la très sainte coupe qu’on nomme le Graal … C’est Joséphé qui en a écrit le récit, sous la dictée d’un ange… Voici le commencement du Haut Livre du Graal… Joséphé nous rapporte cette sainte histoire… C’est donc ainsi que le rapporte Joséphé le bon clerc85. La reprise de parole à la fin de l’histoire est elle aussi à la troisième personne et précise la justification de la démarche, puisqu’il s’agit de préserver la mémoire à travers la traduction du livre latin trouvé dans une sainte abbaye et qui contient uniquement la vérité. On constate la même chose pour La mort le roi Artu : « Aprés que mestres Gautiers Map ot mis en escrit des Aventures del Seint Graal assez soufisanment si com li sembloit, si fu avis au roi Henri son seigneur que ce qu’il avoit fet ne devoit pas soufire, s’il ne ramentevoit la fin de ceus dont il avoit fet devant mention et conment cil morurent don’t il avoit amenteües les proesces en son livre ; et por ce conmença il ceste derrienne partie. Et quant il l’ot ensemble mise, si l’apela La mort le Roi Artu, por ce que en la fin est escrit conment li rois Artus fu navrez en la bataille de Salebieres et conment il se parti de Girflet qui si longuement li fist conpaignie que aprés lui ne fu nus hom qui le veïst vivant. Si commence mestres Gautiers en tel maniere ceste derrienne partie »86. Alors que le prologue du Tristan en prose établit clairement son énonciateur à la première personne et avec une profusion de marqueurs de la première personne : Aprés ce que je ai leü et releü par maintes fois le grant livre del latin (…), mout me merveil que aucun preudome ne vient avant qui enpeigne a translater del latin en françois (…)Mes quant je voi que nus ne l’ose enprendre, por ce que trop i avroit a faire et trop seroit grieve chose, car trop est grant et merveilleuse l’estoire, je, Luces, chevaliers et sires del Chastel del Gat, voisin prochien de Salisbieres, cum chevaliers amoreus et envoisiez, enpreing a translater une partie de ceste estoire ;(…) Mes tele est ma volanté et mon proposement, que je en langue françoise le translaterai au mieuz que je porrai (…)87.
Nous pensons qu’il y a dans le Tristan en prose un fonctionnement différent de la parole, un fonctionnement qui suit les évolutions de l’époque. Même si le caractère choquant dont parlait Jean-Charles Payen semble s’être atténué au niveau événementiel, nous dirions qu’il se déplace au niveau du langage et que ceci est préfiguré dans le prologue. Le chevalier envoisiez et amoreus se propose de divertir son public selon sa capacité et son savoir de chevalier. L’intention moralisatrice est absente et il n’émet que de façon exceptionnelle des jugements de valeur à l’égard de ses personnages. Il préfère les mettre en scène et leur laisser une certaine liberté. En outre, on constate également la disparition du surnaturel et du thème prophétique. Il y a des tares ancestrales qui marquent le destin des personnages, mais il s’agit de fautes humaines engendrées par une volonté mauvaise.
En toute fausse modestie, Luce del Gat semble suivre la tradition de l’auteur-traducteur, mais il s’approprie la matière et surtout la façon de lui donner chair. Et il le fait en exhibant son statut de chevalier dont le but est de divertir son public par une belle histoire et surtout une très belle écriture.
65 Emmanuèle Baumgartner, Présentation, in Seuils de l'œuvre dans le texte médiéval, Paris, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2002, p. 9. 66 Emmanuèle Baumgartner, Luce del Gat et Hélie de Boron. Le chevalier et l'écriture, in Romania, tome 106, n° 421-424, pp. 326-340, 1985. 67 Nous pensons notamment aux lettres qu'échangent entre euxTristan et Lancelot, Iseut et Guenièvre. 68 " Salesbiere est un nom familier aux lecteurs du Lancelot en prose. Dans la Quête-Vulgate, il est relié au livre-source de Gautier Map, puisque le récit de Bohort noté par les clercs royaux y est conservé. Étant l'endroit où peut être établie l'authenticité de la Quête, Salesbieres se charge de connotations positives : ce précieux reliquaire inspire confiance ", Colette Van Coolput, Aventures querant et le sens du monde. Aspects de la réception productive des premiers romans du Graal cycliques dans le Tristan en prose, Leuven University Press, 1986, p. 205. 69 Michel Stanesco, Le texte primitif et la parole poétique médiévale, in Écritures et modes de pensée au Moyen Âge. VIIIe-XVe siècles, Paris, Presses de l'École Normale Supérieure, 1993, pp. 151-155, p. 151. 70 Idem, p. 154. 71 Id., p. 152. 72 " Cependant, loin de voiler sa source de mystère, de la présenter comme émanant de Dieu, d'un ange, d'un prophète etc., Luce la décrit d'abord comme un livre, en latin sans doute, mais parfaitement accessible, que tout un chacun eut aller feuilleter et relire à loisir ", Emmanuèle Baumgartner, Luce del Gat et Hélie de Boron. Le chevalier et l'écriture, in Romania, tome 106, n° 421-424, 1985, pp. 327-340, p. 29. 73 Sophie Marnette a constaté que le Tristan en prose foisonne de première personne, in Narrateur et points de vue dans la littérature française médiévale. Une approche linguistique, Bern, Peter Lang, 1998. 74 Selon la formule de Sophie Marnette, op. cit. Nous reprenons également sa formule " auditeurs-lecteurs ". 75 Bernard Cerquiglini, La parole Médiévale, Paris, Les Editions de Minuit, 1981. 76 Bernard Cerquiglini, op. cit. 77 Sophie Marnette, op. cit., p. 50. 78 En parlant du prologue de Luce del Gat, Sophie Marnette se montre frappée " par l'utilisation d'un nom propre à côté de la 1ère pers. sing. et ce bien avant le texte de Joinville ! Ceci constitue une caractérisation très précise du je narrateur/auteur, dans la même ligne que celles que l'on trouve en plus grand nombre dans les lais et les romans en vers. (...) le je narrateur, n'hésite donc pas à se montrer en train de transformer le texte-source, que ce dernier soit réel, comme dans La Prise d'Orange, ou fictif, comme dans le Tristan et le Graal ", in op. cit., p. 50. 79 Jean-Charles Payen, Le motif du repentir dans la littérature française médiévale (des origines à 1230), Genève, Droz, 1968, p. 134. 80 Emmanuèle Baumgartner, Luce del Gat..., p. 334. 81 Guenièvre reçoit la lettre d'Iseut, Roman de Tristan en prose, éd. Curtis, volume II, § 573, p. 165. 82 Iseut reçoit la réponse de Guenièvre, Roman de Tristan en prose, éd. Curtis, volume II, § 582, p. 173. 83 Lancelot reçoit la lettre de Tristan, Roman de Tristan en prose, éd. Curtis, volume III, § 689, p. 15. 84 Annie Combes, Le prologue en blanc du Lancelot en prose, in Seuils de l'œuvre dans le texte médiéval, Paris, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2002, pp. 21-52, p. 31. 85 Perlesvaus, le haut livre du Graal, in La légende arthurienne. Le Graal et la table ronde, Paris,, Robert Laffont, coll. " Bouquins ", 1989, pp. 123-125. 86 La mort le roi Artu, Roman du XIIIe siècle, éd. par J. Frappier, Genève, Droz, 1954, p. 1. 87 Tristan en prose, prologue de Luce del Gat, vol. I, pp. 39-40, éd. Curtis.